Infrastructure

Ce travail de valorisation de l’infrastructure dépend de la justesse de sa silhouette et de son schéma statique, de la générosité des parcours et des lieux qu’elle propose, de l’attention donnée au dessin de ses composantes, de sa sous-face comme de sa rive… Et c’est par cette attention renouvelée, cette projection toujours spécifique que l’infrastructure s’anoblit et est rendu désirable. C’est à partir de cette attention, sur les qualités retrouvées de l’espace public et la capacité des ouvrages d’art à créer des lieux autant que des liens, que nous avons développé une stratégie de valorisation de la ville infrastructurelle, à partir de ses fonctions de mobilité de transport ou de logistique, que nous appréhendons de manière positive.

Nous militons donc pour réduire autant que possible les emprises infrastructurelles et les coupures, les disjonctions que les infrastructures construisent, pour urbaniser les rives, transformer les axes exclusivement dédiés à l’automobile en boulevards urbains, réduire la place des échangeurs qui échangent si peu avec leur environnement urbain. Partout, franchissons, avec ponts, passerelles, et bâtiments-pont, intensifions la ville pour mettre en urbanité l’infrastructure, investissons les emprises ferroviaires et les interstices pour réenchanter les marges de nos infrastructures. Il y a là une source de mutation exceptionnelle qui s’accompagne de la mise à disposition d‘un foncier disponible. L’infrastructure ainsi reconquise peut créer de la valeur et contribuer à apaiser la ville.

Ce regard positif sur l‘infrastructure ouvre des horizons sur la transformation de nos villes qui, tout en générant un foncier oublié, permet une densification attentive et une plus grande continuité des parcours, une plus grande fluidité des échanges : un espace pour la représentation démocratique de la ville.

Cette attitude particulière peut s’étendre à toutes les composantes de la ville liées aux infrastructures et à la mobilité : logistique, transport, centre de maintenance, pôle multimodale… pour s’assurer qu’elles contribuent à fabriquer une ville riche de sa mixité. Ici, la juxtaposition, la superposition des programmes, des fonctions est appréhendée comme une attitude positive au service d’une optimisation du foncier.